Résumé: La famille Moidore n'avait encore jamais connu de scandale, bien à l'abri dans sa demeure de Queen Anne Street.
Mais la famille va être frappée par un drame atroce : la fille de Sir Basil Moidore est assassinée. L'inspecteur William Monk est sommé de retrouver le coupable au plus vite et d'épargner autant que possible la famille. Peu aidé, tant par l'hostilité de ses supérieurs que par les séquelles de son amnésie, Monk devra lire derrière les silences et les ombres pour parvenir à résoudre cette nouvelle enquête.
Heureusement, sa complice Hester Latterly viendra lui prêter main-forte.
Mon avis: un coup de coeur pour Anne Perry. Je savais que dans le monde du polar historique, elle était une référence, mais cela ne m'a pas empêchée d'être surprise par la qualité de ce que j'ai lu.
En effet, point de vue historique, on est servi. Anne Perry nous fait rentrer entièrement dans le Londres de 1850 avec une facilité déconcertante. On ressent tout: la manière de vivre de l'époque, les comportements des gens entre eux, leurs relations, comment parlaient-ils, les statuts sociaux de l'époque, la position de la femme et même le niveau de la médecine!
Monk est un personnage que j'ai trouvé sympathique depuis le tout début. Ce livre est sa 2ème enquête, la 1ère se déroulant suite à son accident qui lui a fait perdre la mémoire. Mais Monk, pour garder sa place au sein de la police, ne dira rien. Du coup, il s'interroge beaucoup: comment était-il avant? Les bouts de réponses qu'il récolte ne lui font pas vraiment plaisir. En attendant, il fait de son mieux pour résoudre les enquêtes qui lui sont soumises. C'est un très fin observateur: chaque sourire, rougeur, sueur ne lui échappe pas. C'était peut-être agaçant, de le voir si observateur au bout d'un moment, mais au final, je me dis que grâce à ces détails, on ne pouvait que se croire à côté de lui.
Il est assez difficile pour lui de rester calme face aux aristocrates qui lui font face.Ou d'une certaine manière, face à toute personne plus haute que lui au niveau social ou hiérarchique. Il tente toujours de rester calme et si, la plupart du temps, il y parvient, il lui arrive de perdre la maîtrise de lui-même et ses remarques en deviennent cinglantes.
Une personne envers qui il perd toute patience en deux temps trois mouvements se trouve être Hester Latterly.
C'est une femme qui possède un tempérament très proche de ceui de Monk. La grande différence, celle qui fait tout, c'est qu'elle est une femme. Et à cette époque, on s'en rend bien compte, être une femme et dire ce qu'on pense tout haut sans retenue, cela ne passait pas, mais pas du tout.
Je l'ai bien appréciée également. Grâce à elle et au fait qu'elle repousse les limites de sa condition toujours plus loin, on peut vraiment voir comment la femme était perçue à cette époque. Il était un peu lourd, des fois, d'avoir ces deux personnages qui possèdent un caractère difficile. Toutefois, après réflexion, il est évident que si Monk et Hester étaient deux personnes faciles qui ne se rebellaient contre rien et faisaient bêtement ce qu'on leur disait de faire, on ne pourrait pas voir tout ce que j'ai décris plus haut: les relations, comportement, niveau social des personnages etc... Car c'est finalement en poussant la limite, en la dépassant qu'on voit où elle se trouve. C'est dans le meurtre qu'on voit qu'elle était la notion du mal à l'époque. C'est également en essayant de résoudre le meurtre qu'on se rend compte de la notion de justice.
Un polar historique, c'est ce qu'il y a de mieux pour comprendre une époque, je pense.
Encore un petit mot concernant l'enquête elle-même. Nous avons donc affaire à un huis-clos dans une maison appartenant au gratin de Londres: Sir Basil Moidore. Sa fille est assassinée dans sa chambre et même si tout laisse à croire qu'un voleur s'est introduit dans sa chambre, Monk prouve assez vite qu'il n'en est rien. Non, le meurtrier vient de l'intérieur. Or cette maison est remplie de domestiques ainsi que de la grande famille Moidore.
J'ai bien aimé le principe: c'est qui? On sait qu'on l'a devant les yeux mais impossible de savoir qui. Ou alors, si l'on pense savoir, difficile de trouver le mobile.
La seule chose qui m'a dérangée, dans cette enquête, est le fait que tout est répété. En effet, si Monk est en train de parler avec quelqu'un, une autre personne va entrer dans la pièce et demander ce qu'il en est. Monk lui répète alors ce qu'il vient de dire. Là où cela devient plus pénible, c'est lorsqu'une 3ème personne fait son apparition... J'ai un peu réfléchi et me suis dit qu'au final, c'était plus réel. Lourd pour le lecteur, mais réel.
Ensuite, et là, j'attendais Anne Perry au tournant, c'était pour la résolution finale de l'énigme. J'avais peur que la solution puisse être trouvée plus tôt dans le livre mais que l'auteur nous donne la solution qu'à la toute fin. J'ai déjà eu ça dans un autre livre et c'est vraiment pénible.
J'ai été donc soulagée du dénouement. Ce dernier a été toutefois un peu rapide à mon goût.
Chapeau bas à Anne Perry qui a réussit à me transporter pendant 500 pages comme de rien.
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